mercredi 30 mars 2016

Tenerife - jour 3

Comme on n’avait pas été à la Punta de Teno la veille au soir, c’est notre objectif de la matinée.
On est perclus de courbatures, on en rit mais on a vraiment du mal à marcher.
La route pour accéder à la pointe est en assez mauvais état, des protections contre les chutes de pierres garnissent le flanc de la montagne et de l’autre côté de la route, c’est un précipice avec l’océan tout bleu en contrebas.
Quelques voitures sur le parking, des vieux Allemands qui parlent fort. Le phare est un peu décevant, tout petit, mais les alentours sont très beaux, l’eau est très bleue, les montagnes du Teno derrière nous se dressent comme une barrière face à l’océan. C’est plus nuageux qu’hier, ça ajoute au côté désolé inhérent à ces pointes de bout du monde.
On s’est dit qu’on allait se trouver un petit resto à la coule pour le midi dans le centre de Buenavista, dernier patelin avant la pointe. On gare la voiture, on est assez confiant, c’est pas moche mais alors la bouffe dans le bar dans lequel on s’installe c’est un poème.
Comme on n’est pas vraiment bilingues, on commande un peu au pif, un truc avec écrit « patatas » qui nous rassure forcément . Et là ils nous servent une assiette de frites garnie de dès de jambon et de fromage et décorée de superbes stries de ketchup et de mayonnaise au-dessus. Heureusement qu’on avait pris une assiette de fromages avec parce que bon, c’est sympa de manger en terrasse (on a même eu trop chaud) mais pas n’importe quoi quand même.
Ce sera notre pire aventure culinaire du séjour mais il en fallait une, sinon c’est pas drôle. Pour se consoler on s’arrête juste à côté de notre voiture dans une chocolaterie pâtisserie mais là non plus ce ne sera pas une grande réussite.
On retourne vers Garachico pour la vue sur le village et la coulée de lave qui l’a à moitié englouti il y a deux siècles, puis on se met à grimper la route que nous avions descendue le premier jour. Comme il fait beaucoup plus jour, c’est beaucoup plus impressionnant et le village devient vite une tache blanche et vaguement ronde tout en bas.
On emprunte de petites routes pour traverser les Arenas Negras, un coin qui m’avait semblé très chouette sur les internets : un champ de lave hérissé de pins des Canaries.
C’est pas mal mais on ne peut pas s’arrêter sur la route, c’est donc un peu frustrant. Il y a bien un panneau fléchant Arenas Negras à un moment mais ce n’est pas goudronné donc peu rassurant.
On est un peu déçu mais on y reviendra…
Il est encore tôt, largement assez pour que l’on prenne le temps de se diriger vers Puerto De La Cruz, la grande ville de la côte nord. On loge juste au-dessus, à La Orotava, qui est le bled historique et prestigieux du coin.
A Puerto de La Cruz, pour la première fois, on a l’impression d’être dans une ville. Jusque-là, c’était assez champêtre.
On en garde la visite pour demain et l’on se concentre sur le Jardin Botanique. Il est assez connu et assez joli, on y retrouve plein d’arbres et de plantes qu’on a pu voir lors de nos voyages et plein d’autres aussi que l’on ne connaît pas. Faut dire qu’on devient un peu des spécialistes des jardins botaniques, même si on ne retient jamais aucun nom. Bon, c’est sympa mais c’est pas Kirstenbosch non plus, soyons clair (le parc botanique du Cap, une merveille).
Le soleil commence à baisser et nous à fatiguer. On grimpe (ça grimpe toujours) vers La Orotava, qui nous semble assez charmante. On loge dans le quartier historique et c’est un peu la tannée pour se garer dans ces rues pentues et blindées. Heureusement, on arrive assez tôt pour qu’il reste une place réservée aux clients de l’hôtel, juste devant. L’hôtel est un superbe bâtiment avec un beau patio où est installé le restaurant. En revanche, les chambres sont assombries par un bois très foncé dont ils ont garni le bas des murs. Ca donne pas trop envie de traîner. On se repose un peu et on va flâner dans les rues, ce qui s’avère vite assez crevant, vu que ça n’arrête pas de monter et descendre. On se lasse vite, même si les balcons canariens sont jolis. Les boutiques en revanche, c’est uniformément affreux.
Vers 18h, on en a déjà plein les bottes et Trip Advisor nous conseille une gargotte qu’on a d’abord un peu de mal à trouver. On se demande même si on ne s’est pas gourré : il est sur une espèce de dalle de béton façon centre commercial à Sarcelles. C’est assez facilement le pire emplacement de la ville.
Mais une fois qu’on y est, c’est vraiment sympa, il n’y a pas de touristes, rien que des locaux qui sont encore tous au café au lait à l’heure où on ne pense qu’à l’apéro. On y trouve des bières locales très bonnes mais au bout de 20 minutes, on crève la dalle (rappelez-vous le gueuleton de midi…). Le serveur est tout gêné de nous dire qu’à cette heure-là, on peut se brosser pour les plats mais qu’il peut nous servir des assiettes froides. BANCO. Eh ben elles sont super, ces assiettes. Des trucs de poisson, de l’almogrote (un genre de pâte au formage de brebis au piment). On est ravi.
Le temps de boire un verre ou deux et on est rentré comme papy et mamie. On a toujours des soirées trépidantes en vacances, nous autres.

















































mercredi 16 mars 2016

Tenerife - jour 2

On est grave motivés ce matin. Il fait beau, on mange dehors en plein soleil face à l’océan, le petit-déjeuner est assez bon, ça fout la patate.
Objectif du jour : une rando à Masca, le village le plus connu de l’île, dans le massif du Teno.
Son barranco (ravin) bien photogénique et escarpé. On emprunte la route côtière jusque Buenavista puis on bifurque vers l’intérieur des terres. Ca grimpe très vite, la plaine côtière est très étroite.
Passé Las Portelas, la vue est à couper le souffle, de quoi s’arrêter tous les 100 mètres.
Le relief volcanique acéré, l’océan et l’île de la Gomera juste derrière, c’est à tomber.
La végétation est très spéciale aussi, beaucoup de figuiers de barbarie, des aloés.
L’arrivée sur Masca est incroyable aussi, le village est accroché à flanc de montagne, ça fait penser à ce que l’on voit des cirques de la Réunion (on n’y a jamais été hein).
Se garer dans ce micro-village, c’est une tannée. Il doit y avoir une trentaine de places. Un gros coup de pot après 5 minutes nous évite de péter un câble, surtout qu’il faut faire parfois des kilomètres pour pouvoir faire demi-tour.
Le cœur du village est en contrebas et la vue est une des plus célèbres de l’île. Un piton, le barranco derrière et l’océan. Pfiou.
On s’équipe pour marcher et on va chercher un truc à manger dans l’espèce de bar-souvenir-resto-épicerie en contrebas. Très serviables, ils nous expliquent quoi faire, comment. On décide d’acheter des billets de bateau qui nous permettront une fois descendus jusqu’à la plage de revenir en bateau jusqu’à Los Gigantes, charge à nous ensuite de prendre un taxi depuis là-bas pour retourner à Masca récupérer la voiture.
Sandwich à la main, bananes du coin dans le sac (toutes petites), on se met en marche assez confiants. Certains font l’aller et le retour. On se contentera largement de l’aller.
En toute honnêteté, il s’agit d’une des randonnées les plus spectaculaires qu’on ait jamais fait : c’est tout simplement magnifique et même le PQ qu’on trouve régulièrement sur le chemin ne réussit pas à gâcher le paysage.
Mais c’est aussi une des plus fatigantes. Ce n’est pas extrêmement long mais c’est raide et exigeant. Ca descend sec. Au moment où je vous parle, un mois et demi après, mes arpions en gardent les stigmates.
Et tout ceci, avec Géraldine enceinte de 5 mois. Des passages où il faut marcher dans l’eau (sur le rochers après, ça glisse sérieusement), d’autres où il faut longer la paroi sans garde-corps. Un moment où j’ai failli rester coincé aussi à cause du vertige.
Ca se fait, mais c’était peut-être légèrement ambitieux. Il fait chaud, on n’avance pas très vite avec madame et évidemment, on commence à stresser pour l’horaire du bateau, dont on ne sait plus s’il s’agit du dernier ou de l’avant-dernier de la journée. Je ne me sentais pas du tout passer la nuit sur la plage, donc à la fin, on va dire pudiquement qu’on en a un peu moins profité…
Sur la plage, on mesure le chemin parcouru. Le trajet en bateau est rigolo, même si ça tape pas mal (il fonce, le salaud). On longe les falaises de Los Gigantes, c’est vraiment un paysage d’un autre monde.
Arrivés au port, rincés, on arrive à trouver un taxi très facilement et même deux types avec lesquels le partager. Là je suis content d’être devant parce que ça tourne vachement (faut remonter tout ce qu’on a descendu, en gros) et que le mec roule comme un salaud. Sauf arrivé en surplomb de Masca, soleil rasant, lumière fabuleuse, je lui demande une petite pause.
On est tellement soulagés et contents qu’on retourne au bar-souvenirs-bidule, on achète plein de bouffe, on leur raconte notre journée. Ils nous conseillent de foncer jusqu’à la pointe du Teno pour le coucher de soleil mais je le sens pas trop, on a eu notre compte.
On reprend la même route que le matin, la lumière est incroyable, je m’arrête, je pose le trépied, il y a un vent à décorner les cocus, Géraldine glande dans la voiture au chaud, on n’est pas mal.
On décide de ne pas retourner à notre logement avant d’avoir mangé. Comme on n’est pas en retard pour le dîner, on s’arrête dans un rade pour boire un coup avant. Cacahuètes, bières, vieux du coin et match Atletico-Las Palmas à la télé. Reposant.
On était tenté de retourner au même resto que la veille mais on a décidé d’en essayer un autre et bien nous en a pris : meilleur encore que la veille. Garachico est bien fourni en restos. Celui-ci est plus gastro, c’est fin c’est bon et c’est toujours pas cher.
Super journée.