mardi 13 octobre 2015

Californie 2015: de Los Angeles à Joshua Tree.

Jour 4

Départ de L.A. Tara nous laisse la clé, part bosser. On s’était promis de partir hyper tôt because direction le désert mais en fait, on traîne toute la matinée.
On s’achète un peu à manger pour la route et ça y est, direction l’est.
On se perd dans L.A., la faute à des indications un peu foireuses (une constante dans cette ville) et on se retrouve au Mexique. East L.A., le quartier le moins ethniquement diversifié de la ville. 96% d’Hispaniques. Les enseignes peintes, toutes en espagnol. On n’a pas trop le temps d’en profiter parce qu’on cherche vraiment notre route et qu’on est déjà bien à la bourre.
On finit par retrouver notre chemin et nous voilà partis pour une interminable sortie de la ville, pour laquelle le terme galvaudé de tentaculaire semble tout adapté. On n’en revient pas de la densité de circulation en pleine journée, aussi loin de L.A. proprement dit.
Où vont donc ces gens ? Les villes que nous traversons sont de plus en plus poussiéreuses, la température ne fait qu’augmenter.
On s’était imaginé après la sortie de la ville se retrouver dans un désert total avec une circulation minimale mais la transition est très progressive et prend beaucoup plus de temps que prévu. Ce n’est d’ailleurs que quelques kilomètres avant Palm Springs que ça s’éclaircit.
Arrêt obligatoire dans un mini-bled, Cabazon, pour jeter un œil à une incongruité : d’immenses dinosaures de plâtres, posés près d’un sale Burger King, au milieu de nulle part. Vraiment marrant.
A part ça, c’est notre première sortie dans la fournaise. Le saut de température est impressionnant, la sensation de chaleur est amplifiée par un vent soutenu mais brûlant.
Le retour au confort de la climatisation est rassurant.
On avait initialement prévu de visiter un peu Palm Springs mais le retard pris ce matin nous fait renoncer, on bifurque donc, au milieu de milliers d’éoliennes, vers Joshua Tree.
Des feux de forêts, probablement déclenchés par la conjonction de la sécheresse persistante et d’une grosse « heatwave », enfument les San Bernardino Mountains sur notre gauche, allant parfois jusqu’à voiler le soleil.
On fait une halte au Joshua Tree Inn, dans lequel nous n’avons pu réserver une chambre. Il a vu passer pas mal de célébrités, qui ont donné leur nom aux chambres et est particulièrement connu pour avoir vu les dernières heures de Gram Parsons, légende du country-rock.
Pour ceux (nombreux j’imagine) qui ne le connaîtraient pas, voici quelque liens vers ses chansons: Hot Burrito #1 ; She ; In my Hour Of Darkness.
Il passait beaucoup de temps ici et un soir d’excès, il fait une OD à 27 ans dans la chambre n°8.
Il y a un petit monument à sa mémoire, en forme de guitare, juste devant la chambre et un autel, avec des objets assez improbables à son pied.
Le motel fait clairement une petite pub autour de cet événement, organise tous les ans un « tribute concert ». Paradoxalement, ça fait pas trop glauque Pour la petite histoire, deux de ses proches amis ont volé sa dépouille à l’aéroport, d’où il devait être envoyé en Louisiane chez son beau-père, pour respecter son vœu de voir ses cendres dispersées dans le désert. Leur tentative de crémation a lamentablement échoué.
On quitte le motel pour entrer enfin dans le parc de Joshua Tree, qui nous fait une première impression assez quelconque. En gros, effectivement, il y a des Joshua Trees (en quantités variables selon les endroits) et pas mal de cailloux. Le parc est d’ailleurs un spot mondialement renommé pour l’escalade. Là, en plein été, y en a pas trop mais au printemps il y a du monde, paraît-il.
Ce qui est étonnant, c’est qu’en fait tout le parc est situé dans des montagnes, bien au-dessus de la vallée. C’est comme si on avait posé un énorme tas de cailloux là, hérissé de quelques arbres très bizarres.
On roule peinard (très peu de monde) le long de Park Boulevard, route qui traverse la partie nord du parc. Quelques rochers sont signalés pour leur forme étonnante. La lumière est assez chouette et après quelques jours de L.A., on apprécie un peu de solitude. Le souci c’est que la cahute où l’on paie à l’entrée du parc était fermée, donc on n’a pas le plan. On avise un touriste sur un parking désert et on lui demande si on peut faire une photo du sien. Rapport à ce qu’on aimerait pas rater le Cholla Cactus Garden.
Il nous rend volontiers ce service mais on se rend compte que le lieu en question est vachement loin, alors que le jour n’en a plus pour très longtemps. On fonce donc, ça grimpe et surtout après ça descend beaucoup et longtemps, je commence déjà à me demander si avec cette chaleur le moteur de la bagnole ne va pas faire la gueule au retour.
Le paysage est putain de beau, là. Au fond, on voit une grande dépression toute plate puis d’autres montagnes, vers le Mexique.
Les Chollas, ce sont donc ces très beau cactus (oui, je sais qu’on dit cactii). Ils sont plus grands que je ne le pensais. Sur les photos, on a toujours l’impression qu’ils font 50 cm alors qu’en fait, il y en a de plus grands que nous.
Il y a un petit chemin qui nous permet d’explorer cette zone de taille relativement modeste. Avec le soleil rasant, c’est fascinant. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est d’être poursuivi en permanence par des abeilles.
Géraldine se fout à moitié de ma gueule quand je lui dis qu’elles sont vraiment collantes et agressives. En fait, le lendemain, on trouvera au Visitor’s Center un papier d’avertissement pour expliquer que cette « africanized bees » sont dangereuses. Elles te collent tout simplement parce qu’elles sont à la recherche d’eau, et que ta transpiration les attire. Leur piqûre est vachement douloureuse et visiblement fréquente. Ha ! Elle rigole moins, là.
Bref, on reste un bon moment et puis on en a marre qu’elles ne nous lâchent pas donc on se tire en courant.
La route du retour est la meilleure. Le coucher de soleil arrive, la lumière est folle, les couleurs rendues encore plus incroyables à cause du filtrage par les nuages de fumée des incendies.
La chaleur en redescendant dans la vallée est écrasante. On a tellement la flemme de ressortir qu’on s’achète dans un petit supermarché désert, déprimant et ultra-climatisé de quoi manger ce soir à l’hôtel.
La chambre est ok, très grande. La clim nous semble dans un premier temps totalement inefficace, qui crache à fond la caisse un vent glacial dans les rideaux et rien pour nous. Une fois réglée, c’est l’atmosphère de la salle de bains qui est insupportable. Il doit y faire 40°C au bas mot, même pisser semble un effort là-dedans.
Après que Géraldine ait bien râlé sur la bouffe assez immonde, on se couche sans demander notre reste.



















1 commentaire:

  1. Génial ce new blog !!! les photos et les anecdotes sont vraiment cool ! Keep it up :-)

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