jeudi 15 octobre 2015

Californie 2015: Death Valley

Jour 6

Lever à 5h. Première déception : il fait déjà presque jour. J’espérais la nuit, histoire de vivre le lever de soleil depuis la voiture mais on aura quelques minutes de retard.
Deuxième déception à la sortie : on se prend une sale vague de chaleur dans la tête, incrédules. La température n’a pas baissé en dessous de 35°C, c’est incroyable.
On sort très vite de la ville, direction l’ouest. On passe à proximité des rochers colorés de Red Rock Canyon, qui donnent un peu envie d’une vraie visite à cette heure matinale. Passé Las Vegas, la température fraîchit sous l’effet combiné de l’absence de béton et de l’altitude. Enfin, c’est relatif. Genre 27°C à 6h, quoi. On croise même quelques cyclistes.
On traverse des montagnes, assez surpris de constater qu’il y a un petit peu de circulation dans l’autre sens, sûrement des gens qui se dirigent vers leur travail.
Pahrump est la seule bourgade sur le chemin, une ville plutôt moche et sans aucun intérêt. Difficile de croire que Michael Jackson y avait acheté une maison.
La route après Pahrump est beaucoup moins large et rapide. Elle monte lentement vers l’entrée du parc de la Death Valley. On manque encore de se planter de route à l’unique intersection du trajet puis on y est.
En gros la Death Valley est une dépression qui se trouve coincée entre deux chaînes de montagnes orientées sud-nord.
On entre donc par la chaîne située à l’est du parc (Amargosa). On entame notre visite par Zabriskie Point. Il est encore assez tôt pour que la lumière ne soit pas trop dure sur ces formations rocheuses surprenantes, ravinées par l’eau. La très courte montée pour arrivée au point de vue principal, à 200m du parking, nous paraît déjà l’Everest, on est hors d’haleine. La vue vaut le coup d’œil.
On pense à remonter jusqu’à Panorama Point, tout en haut, mais la perspective d’une bonne heure de trajet supplémentaire aller-retour nous fait hésiter. On préfère se laisser glisser le long de la descente menant à la vallée à proprement parler.
Furnace Creek est l’endroit où nous prendrons nos renseignements et fixerons notre programme définitif de la journée.
Toute la journée, nous croiserons des véhicules très étranges, totalement enveloppés dans ce qui ressemble à des sacs poubelles. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de tests conduits sur de nouveaux modèles par les marques automobiles, qui souhaitent tester leurs dernières créations dans un milieu extrême. Et de ce point de vue là, on ne peut leur donner tort. La moindre montée fait l’objet d’avertissements : couper la clim pour éviter la surchauffe du moteur. Mais comment couper la clim quand il fait 49°C à l’ombre ? Ouvrir les fenêtres n’est d’aucun secours.
Notre prochain arrêt sera Badwater, étendue de sel au fin fond de la vallée. Il fait si chaud que le sel crépite. Même avec les lunettes, la luminosité est telle que l’on plisse les yeux. Le silence est assourdissant, seulement troublé par quelques paroles lointaines d’autres visiteurs et ce crépitement. Même pas de vent.
Devil’s Golf Course semble lui avoir été labouré par un agriculteur fou. Le sel y est sali par la terre, on dirait un peu de la neige sale.
On a la curiosité d’aller faire un tour à Golden Canyon, on se prépare pour une courte marche avec des litres d’eau, pensant être un peu à l’abri du soleil dans cet étroit canyon. On doit rebrousser chemin après quelques centaines de mètres, assommés de chaleur, non sans avoir profité de l’absolue solitude du lieu. La température rend les choses les plus simples insurmontables. Ce qui n’empêche pas certains de se conduire comme des cons. De retour à la voiture, on assiste au spectacle improbable de jeunes en tongs, sans chapeaux ni eau se lançant dans le canyon.
La Artists Drive est un pas de côté de la route principale. Elle mène à Artists Palette, aux teintes superposées du plus bel effet.
La route est très agréable, un peu sinueuse. Elle s’élève légèrement au-dessus de la vallée, permettant des vues plutôt pas dégueu. On s’arrête pas mal de fois, il y a matière à des photos
superbes, surtout avec une lumière rasante. Que nous n’aurons pas, puisqu’il doit être pas loin de midi.
Mine de rien, entre le réveil très matinal et les effets du climat, on est lessivé. On décide donc de faire une pause à Furnace Creek Ranch, où il y a un petit magasin et même un bar et une poste.
On en profite pour écrire des cartes postales, boire un coup au frais. Le thermomètre affiche 120°F, je vous laisse faire la conversion.
On repart pour une halte à Mesquite Sand Dunes. Vous aurez deviné qu’il s’agit de nouveau de dunes de sable bien photogéniques. Il doit être relaxant de s’y promener en hiver. Là, pas question de trop s’éloigner. Surtout après qu’un ranger nous ait dit qu’un Français y est mort l’année dernière d’un coup de chaud à 300m du parking. Histoire vraie, frère. http://www.sierrawave.net/french-tourist-dies-in/
Faut dire qu’ici, il y a des gens qui meurent de sortir de leur voiture.
On prend ensuite la direction de la sortie du parc, par Panamint Springs. La montée est continue pendant une bonne vingtaine de kilomètres, où l’on passe de l’altitude 0 (voire moins) à plus de 1500m. Les véhicules les moins puissants souffrent terriblement.
Father Crowley Point est le dernier endroit où nous nous arrêtons. C’est un point de vue tout ce qu’il y a de joli. Il y a quelques voitures et même un bus avec des touristes espagnols (soupir) mais on est intrigué par ce chemin de cailloux qui semble mener au loin à un promontoire totalement désert. Seul un homme marche dans cette direction. On pousse la voiture dans cette direction et effectivement, le vrai point de vue est ici.
Géraldine ne veut même plus sortir de la voiture, c’est donc seul que je termine, dans un vent infernal. Je rejoins sur le promontoire l’homme, avec lequel j’engage la conversation. Il traverse tout le pays seul, envoyant des photos des endroits visités à ses parents, qui sont trop vieux pour voyager.
Le reste de la route jusqu’à Lone Pine est constitué d’une nouvelle longue descente. On y croisera un camping-car totalement éventré sur le bord de la route avec ses occupants interloqués, l’accident dévoilant bizarrement les entrailles du véhicule comme ceux d’un animal, excepté que les siens contiennent banquette en tissu et four à micro-ondes.
On atteint Lone Pine en fin d’après-midi. Le village nous fait bonne impression après ces deux jours à croiser des villes fantômes ou des villes moches. Ca fait très western.
On mesure la différence entre une photo de piscine sur internet et en vrai en arrivant à notre hôtel. Ce dernier a un charme très vieillot, misant tout sur son passé d’ancien quartier général des équipes de tournage venues de Hollywood. Ce qui n’aurait pas dû les dissuader de rénover un peu ses chambres poussiéreuses.
On n’est pas convaincu mais la fatigue nous rend tolérant. Ainsi que la faim. De ce point de vue là, on ne s’en tire pas mal en tombant pas tout à fait par hasard sur le meilleur resto du patelin. Ca ressemble à de la vraie nourriture. Juste à côté de nous viennent s’installer 3 couples de motards français, l’occasion pour Géraldine d’entamer la conversation. On fait à peu près le même trajet depuis aujourd’hui et jusqu’à San Francisco. Je ne les envie pas du tout.

































3 commentaires:

  1. Superbes photos, merci de partager ainsi votre voyage. Quoique, je ne sais pas vraiment si ça me fait du bien de voir ça depuis mon bureau par ce mois d'octobre frisquet et gris...

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    1. Merci Isabelle de ton retour, ça fait plaisir. Nous aussi, cela nous met un peu le cafard quand on les revoit haha. Tu pars un peu cet hiver en vacances?
      Bon weekend

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    2. Malheureusement pas de budget pour partir... Je me rattrape içi, avec vos photos !

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