jeudi 5 novembre 2015

Californie 2015 - Sequoia Park & Kings Canyon

Jour 12

Cap vers le sud, à 2h de route, pour visiter les parcs de Kings Canyon et Sequoia.

Dès la sortie de Oakhurst, on fait connaissance avec la grande plaine centrale de la Californie, bordée de champs et d’arbres fruitiers. La sècheresse est plus qu’apparente, elle sévit depuis 4 ans et les seules touches de vert que nous croisons sont les arbres et autres champs de légumes. Tout le reste est d’un jaune intense.
On bifurque vers l’est à la sortie de Fresno. 
On profite de la présence de ces fermes pour se ravitailler en fruits frais parce que jusque là, ça n’a pas été la fête de ce côté. La route est déserte,
Kings Canyon et Sequoia sont situés en altitude, de fait, puisque les séquoias géants poussent exclusivement entre 1400 et 2000m environ.
Kings Canyon est le plus au nord des deux parcs, qui sont contigus. 
Il est moins connu que Sequoia mais assez varié et offre des routes de montagne assez spectaculaires.
Ayant un temps limité, bien qu’étant arrivé tôt le matin, nous renonçons à prendre la Kings Canyon Scenic Byway qui longe la Kings River dans le nord du parc jusque Cedar Grove.
Ce sera un de nos regrets du séjour que de n’avoir pas prévu au moins une journée supplémentaire ici car il y a largement de quoi s’occuper.
On se rabat donc sur la promenade autour du General Grant, un des plus gros et plus vieux séquoias, où l’on a la chance de tomber sur une présentation par une jeune ranger de ce qu’est un séquoia. Plein d’infos intéressantes.
Un exemple c’est que les séquoias n’ont pas été exploités par l’industrie forestière comme leurs cousins « redwoods » de la côte. Il y a bien eu des velléités mais ils ont vite renoncé car d’une part le bois n’était pas de très bonne qualité (avec une écorce énorme autour) et d’autre part il y a rapidement eu une mobilisation intense pour tenter de préserver ces géants. 
J’ai déjà dit que la taille des séquoias géants n’est pas si impressionnante, comparée à celle des redwoods, qui sont de toute façon plus grands. C’est notamment dû au fait que les séquoias poussent dans un environnement de grands arbres : ils sont entourés de « sugar pines » et autres « Ponderosa pines » qui sont déjà eux-mêmes immenses.
D’ailleurs il y a un contraste étonnant entre les pommes de pins issues des sugar pines, qui sont démesurément grandes (elles peuvent atteindre les 50cm sans souci) et celles des séquoias, qui sont minuscules.
Ce qui a menacé le plus les séquoias, c’est finalement leur protection : les feux ont été interdits pendant des décennies et les forêts sont désormais en mauvais état : le feu fait partie du cycle de ces forêts et les parcs les organisent et les planifient désormais.
Ce petit tour achevé, au milieu d’une petite foule qui est loin d’atteindre la taille de celles de Yosemite toutefois, on se met à la recherche du « Big Stump » , la souche du « Mark Twain », un séquoia qui a été expédié à Washington ou NYC je ne sais plus, pour montrer aux gens du 19ème siècle la nature merveilleuse du far west.
On s’y prend à plusieurs fois (merci encore à maps.me), on marche sous une chaleur étouffante pour le trouver finalement à 50m de la route…
On est absolument seul, ce qu’on apprécie à sa juste valeur après des jours de Yosemite. Il n’y a que les moustiques pour nous emmerder.
La Generals Highway lie par une route spectaculaire les parcs de Kings Canyon et Sequoia. Ca grimpe haut puis ça redescend. L’occasion de quelques points de vue spectaculaires sur la Sierra.
General Sherman est le plus connu des séquoias. C’est un beau bébé de 85m de haut, 30m de circonférence. Il a environ 2000 ans. Il est considéré comme le plus grand des séquoias et le plus volumineux des êtres vivants. Il est quand même loin de la taille des plus grands redwoods mais c’est une sacrée masse.
Pour vous donner une idée, il a perdu en 2006 une branche de 2m de diamètre et 30m de long, qui aurait pu constituer un arbre tout à fait présentable. Bon.
Là, il y a du touriste. Pour l’atteindre, il faut descendre dans un genre de combe en contrebas du parking, c’est pas extrêmement long mais c’est assez raide et le retour est fatiguant sous cette chaleur.
Il y a une demi-douzaine de photographes qui attendent devant le General que tout le monde ait fini de faire des selfies interminables.
Au bout d’un moment, il y en a un ou deux qui leur demandent carrément de dégager en disant que c’est leur tour, maintenant.
Encore une fois, on ne peut que regretter de ne pas avoir la possibilité d’approcher au plus près de l’arbre pour se donner une meilleure idée de son diamètre imposant mais quand on voit comment les touristes se comportent (il y en a même qui gravent leur nom sur des troncs…non comment) et quand on connait la fragilité des racines des séquoias, c’est mieux comme ça. 
J’aurais bien aimé aller plus loin sur la Congress Trail, nommée ainsi à cause de la densité de gros et vieux arbres qui la bordent, mais le temps presse.
On voulait vraiment faire une promenade un peu plus au calme, dans une clairière. Deux choix : Crescent Meadow ou Big Trees Trail. On opte pour la deuxième, qui ne nous impose pas de nous écarter de notre route.
On n’est pas du tout déçu. La route de la « Giant Forest » est dingue, la plus belle portion depuis ce matin, sûrement. On trouve la place sur un parking, on marche jusqu’au départ de cette petite promenade circulaire et déjà il y a beaucoup moins de monde que tout à l’heure, c’est parfait.
Le coin est extraordinaire, c’est assez magique. Il y a un peu de moustiques mais quand on marche, c’est supportable. On croise une grosse marmotte.
Voilà, rien de bien fou, juste un chouette moment de tranquillité au milieu de ces arbres aux dimensions d’un autre monde.
On doit toutefois abandonner l’idée de grimper jusqu’à Moro Rock qui avait l’air bien sympa aussi mais bon, il y a des choix à faire. On regrette d’autant moins que la route qui mène jusqu’à la sortie du parc, côté Foothills, est foutrement tournante. Ce qui nous vaut quelques vues impressionnantes. 
On aperçoit même un moment le Mt Whitney, dont on avait vu et revu l’autre face, du côté de Lone Pine. Marrant qu’après toute cette route, on ne soit qu’à quelques kilomètres de cet endroit.
On arrive près de Lake Kaweah au moment du coucher de soleil et alors là faut bien dire que c’est pas mal non plus, surtout avec les montagnes derrière.
De retour dans la vallée, les collines sont passées du jaune à l’orangé, c’est le retour également des arbres fruitiers bien alignés. 
On arrive peu de temps après à Visalia. 
Rien ne nous plaît : le motel est moyen, limite glauque, situé le long d’une grande avenue.
Visalia n’est pas un village, c’est une ville de 100 000 habitants, qui vit de l’agriculture, principalement. 
Pour ceux qui l’ont vu, c’est là que Larry Clark a tourné Ken Park. La scène d’ouverture, c’est exactement ça. Et pour le reste du film, vu la ville, difficile de blâmer les personnages…
On n’est pas précisément au milieu de la journée mais il fait une chaleur horrible, pas loin de 40°C et ce vent chaud brûlant.
On s’échappe vite de l’hôtel pour aller se trouver un resto au centre ville qui nous sauve un peu la soirée : déjà, c’est correctement éclairé (la ville est plongée dans une espèce de pénombre sinistre) et la bouffe est bonne (mexicaine). Il était 20h30 et certains restos fermaient déjà leurs portes.
Le seul truc un peu cool, c’est le Fox Theatre, pour le reste, ça nous laissera pas un souvenir impérissable.


































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