lundi 2 novembre 2015

Californie 2015: Yosemite National Park

Jour 10 

On avait entendu que le début de journée serait nuageux, effectivement, pour la première fois du séjour, pas de soleil ce matin. Ca fait bizarre. 
Du coup on ne se presse pas trop le matin, le programme du jour devrait pouvoir tenir à l’aise dans une journée relax. 
Dans Oakhurst et sur la route, on avait repéré quelques vieilles bagnoles qu’on voulait prendre en photo. 
Même si on n’est pas pressé, il y a des moments où je pète un câble tellement les gens roulent doucement dès qu’on arrive dans le parc. Il y est interdit de doubler, il y a donc régulièrement des bas côtés élargis pour que les véhicules lents laissent passer les autres. Dans la plupart des cas, les gens le font d’eux-mêmes et tout se passe bien. Mais certains ne veulent absolument pas le faire, donc on est obligé de leur coller au cul comme des salauds pour qu’ils finissent par en avoir marre de ne voir plus que nous dans le rétro.  
L’entrée de la Yosemite Valley s’effectue à la sortie du tunnel qui débouche sur le fameux « Tunnel View ». La route de la vallée est très bizarre, avec des passages à sens uniques qui imposent d’en faire quasiment le tour pour faire demi-tour.  
Là, on fait connaissance avec le monde made in Yosemite. C’est infernal. Il y a même des moments où il y a des bouchons. Tout est bondé, les bords de rivière, les aires de pique-nique, les parkings, les campings. 
On démarre notre tour par Bridalveil Fall. Oubliez les photos que vous voyez sur Google Image. Bridalveil est ce qu’on appelle une « spring fall », c’est-à-dire qu’elle est alimentée uniquement par la fonte des neiges, au printemps. Plus le printemps avance, plus elle se réduit jusqu’à être carrément à sec dans l’été. 
Et même si nous ne sommes que fin juin, avec le déficit d’enneigement de cette année, c’est un filet d’eau assez ridicule qui tombe de la cascade.  
C’est quand même une belle déception, à laquelle on s’attendait toutefois. On se rend une nouvelle fois compte que les gens n’en ont rien à foutre des avertissements que l’on trouve partout: ils tiennent absolument à s’approcher au plus près de la cascade, escaladant les rochers. Quand le débit en est aussi faible, ils ne risquent pas, comme cela arrive de temps en temps, de se faire emporter par le courant. Mais les rochers restent extrêmement glissants. Et en un quart d’heure passé là-bas, on a pu assister à plusieurs chutes qui auraient pu être dramatiques. Voir des parents laisser leurs gosses crapahuter (seuls, qui plus est) dans un coin aussi dangereux me laisse en tout cas songeur. 
On quitte ce parking bondé pour un autre, qui se trouve entre Curry Village et Yosemite Falls, avec dans l’idée de se rendre à cette dernière.  
On a l’impression d’être tombé dans un Disneyland de la nature. La foule est partout compacte, on est une fois de plus obligé de se garer un peu à l’arrache.  
On ne peut pas dire que la vallée en elle-même soit moche: c’est même très beau, ça le serait encore plus si c’était plus vert et qu’il y avait moins de monde mais en tout cas, le paysage est somptueux, entouré de montagnes granitiques, une paresseuse rivière serpente au milieu, on peut s’y baigner, il y a des biches un peu partout.  
Il y a un peu de marche pour se rendre à Yosemite Falls. Le ciel est carrément menaçant, avec des trouées de soleil qui offrent de belles vues. 
Il y a encore plus de monde ici car ce sont les plus hautes et les plus connues des chutes du parc. 
740 m au total, en 3 sections. Il y a un chemin qui mène jusqu’en haut des Upper Falls, mais de l’avis général, la meilleure vue c’est encore d’en bas. Il faut un peu de recul pour en appréhender la taille toutefois. C’est imposant, ça se voit de loin. Il y a plus d’eau qu’à Bridalveil, c’est pas les chutes assourdissantes du grand canyon du Yellowstone mais ça ressemble un peu plus à une cascade, quoi. 
Des tas de gens se baignent dans des bassins naturels un peu en contrebas et donnent l’impression d’être venu là en famille passer la journée. 
Très curieux comme ce sentiment de foule disparaît lorsqu’on s’éloigne un tout petit peu.  
Le temps orageux nous fait nous sentir poisseux, il fait bien plus frais près de la cascade mais il fait vraiment lourd. 
On est assez pressé de quitter la vallée parce que vraiment, on perd tout sentiment d’être dans la nature.  
On se dit que comme l’heure est déjà un peu avancée, c’est peut-être l’occasion de retenter Mariposa Grove et ses séquoias.  Quand on arrive à l’embranchement, première bonne nouvelle, le parking n’a pas l’air plein. On emprunte donc la route avec confiance, en se disant que c’est carrément le bon moment de la journée et qu’on a été super malin. 
Une fois au parking, on tempère un peu notre enthousiasme. Il y a certes de la place mais les quelques uns qui arrivent sont en groupe, en famille et gueulent comme des putois. Mais littéralement. J’ai même failli m’engueuler avec un gars qui poussait des cris ridicules dans la forêt pour faire peur à je ne sais qui. Insupportable. Je sais qu’on est juste deux râleurs qui ne supportent rien mais putain, quel est le plaisir de venir dans la nature, dans des coins tranquilles et de venir foutre un bordel innommable ? 
On franchit encore une étape dans l’abjection quand on croise sur le chemin des jeunes qui sont venus avec une mini-enceinte et font donc gueuler leur musique de merde en marchant… 
Bref, sinon, dès le parking, c’est cool. Même un peu avant. Garer sa voiture à côté des géants, c’est assez malade. 
Pour faire la comparaison avec les redwoods, puisque ce sont nos premiers sequoias : les redwoods (variété qui pousse dans certains coins de la côte Pacifique) sont plus grands et un peu moins larges en bas. Ce qui est impressionnant chez ceux-là c’est qu’ils sont balèzes mais que des plus grands, on n’arrive même pas à voir la cime! 
Les séquoias paraissent en comparaison plus trappus. Ce que j’adore sur ces arbres, c’est qu’ils ont une couleur d’écorce unique, un brun magnifique. 
Le chemin grimpe sévère au milieu de cette forêt magique. Il fait de nouveau soleil et on a encore plus chaud. Beaucoup de moustiques. Il y a encore un de ces arbres qui ont été creusés pour permettre aux gens de passer dessous. Il y avait même à une époque des «drive through», on en a vu un dans le nord de la Californie lors d’un précédent voyage mais c’est désormais interdit et ils ont presque tous disparu. 
Finalement l’endroit le plus chouette ne se trouve pas là mais avant d’arriver au parking, sur la route. Il y a là deux ou trois séquoias cachés dans un virage et entourés de végétation et de fleurs. Et surtout, il n’y a que nous.  
Un vrai moment de calme qui nous fait du bien après les bains de foule bruyants de la journée. 
On revient au soleil couchant, le ciel est juste fou. Cette journée se termine donc plutôt mieux qu’elle n’a commencé. 











































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